Comment faire pour réparer un perron en béton abimé par les effets néfastes des cycles de gel et de dégel ? Le dégel d'une surface imbibée de sels de déglaçage produit une réaction exothermique qui dilate la stucture à la surface du béton; cette pression (gonflement) a pour conséquence un éclatement en surface lorsqu'un gel réapparait.
Voici donc la résultante d’un ciment de piètre performance fabriqué sans aucune inspection lors de constructions accélérées de Bungalow durant les décennies 1960 à 1980. Ceci peut apparaître en l’espace d’un hiver rigoureux lors de plusieurs cycles de redoux. Le sel de déglaçage se concentre, regèle, dégèle, et ainsi de suite. Une stucture est considérée apte à un reconditionnement selon les deux critères suivants : si la surface abîmée ne dépasse pas la moitié de l’épaisseur du bloc et si l’armature n’est pas corrodée par le sel de calcium ou de sodium. Notons finalement que c’est le chlorure qui dégrade le calcaire du ciment et que tous les sels vendus sur le marché sont des chlorures. Une infime quantité de sel ou une tonne de sel donne les mêmes problêmes par osmose : la pression engendrée produit une dégradation lentement mais sûrement.
Dans la prochaine image on a enlevé tout le béton friable par une pression supérieure au ciment d'origine et enlevé la totalité des sels par lavage à pression puis en inondant littéralement le bloc perron à remodeler afin de permettre une pression négative pour la cohésion des couches succinctes de mortier d'ancrage (par aspiration). Par souci de temps et de profit, un contracteur aura intérêt à sauter une de ces étapes : ce qui donne du travail pour les artisans cimentiers de ce monde...
La marche d’escalier la plus basse (celle située juste au-dessus du madrier de 2x 6) comporte 2 couches de produits de réfection. On distingue 2 teintes différentes dont la sous-couche est constituée d’un ciment-colle pour une adhésion par profilage sur le substrat d’origine. La seconde couche de mortier contient du polymère haute performance dans ce cas-ci de la marque Sika. Sur la seconde marche (toujours en partant du bas) on distingue 2 des 3 couches. Une dernière sera posée : elle comporte une couleur uniforme afin de permettre une finition agréable et un remodelage uniforme. Elle contient peu ou pas de colle puisqu’elle doit se travailler aisément et a besoin de moins de flexion et de plus de force pour résister aux sels de déglaçage et à la pression atmosphérique.
Le bloc perron d’origine a une force de 15 à 20 mégaPascal et est recouvert par un mortier d’environ 60 à 85 mPa. La dernière image représente cette base qui a été enduite d’une couche de ‘’primer’’ agissant comme produit de scellement ou comme durcisseur selon les termes d’antan. Il est possible de visiter les lieux car depuis 2017 une couche d’enduit acrylique de couleur gris-beige a été rajoutée pour accentuer le cachet du Bungalow
(projet Chantal rue Chabot à Beloeil)