Réparation de crépissage artisanal
Crépissage artisanal sur mur extérieur : condensé de note de cours de restauration maison ancestrale
-Qu’est ce que le crépi et les enduits à base de chaux sur un mur extérieur de maison du patrimoine?
Les murs extérieurs plus que bicentenaire sont protégés soit par du crépi ou de l’enduit. Le crépi est fait d’une couche de chaux très peu étanche et poreuse tandis qu’un enduit -de plus d’une couche- rend plus étanche aux rigueurs de l’hiver. Sur un mur de bois, on pose le revêtement sur des lattes; sur un mur de maçonnerie le crépi ou les enduits sont appliqués sur les pierres mouillées.
Historiquement durant les constructions des années de 1650 à 1800, les maisons de la cité de Québec sont construites de murs de pierre friable et poreux. Afin d’éviter l’éclatement dû aux grands vents et aux saisons changeantes et rigoureuses, elles se doivent de recevoir une protection plus intense que dans la région de Montréal qui regorge de grès et granit plus durable et ne demandant aucunement de crépissage. Et avec le temps les cimentiers ont appliqués inutilement des enduits sur des fondations modernes de béton qui peuvent résister aux intempéries.
Depuis deux siècles on utilise le ciment Portland pour améliorer la résistance aux infiltrations dû aux chocs thermiques, physiques et mécaniques. Par contre il est moins flexible et facile à fissurer. En effet il est plus robuste mais lorsque qu’il se brise, la cassure est visible (point de rupture) et forme une fissure naturelle mais sans conséquence à long terme. Pour y remédier les maçons et les cimentiers deviennent alors des artistes en traçant des joints de formes esthétiques sur la couche de finition. Ces enduits peuvent par contre mieux imperméabiliser les fondations dont le pourcentage de ciment (ce qui joint les composantes) était souvent insuffisant. Actuellement -pour sauver temps et argent- un artisan cimentier aura la triste tâche de rendre une finition attrayante en appliquant une seule couche de crépi qui sert à la fois de protection et d’esthétique tout en sachant que les règles de l’art est de réaliser minimalement 2 couches d’enduit. Des produits déjà empaquetés et pré-mélangés vendus sur le marché garantissant une protection durable en une seule étape sont purement du marchandisage mais a su convaincre le client du contraire.
Comment installer et restaurer un mur extérieur ancestral avec un enduit à la chaux?
Voici les règles à ne pas déroger pour l’installation de l’enduit de restauration de mur d’époque. Une succession de couches devient un enduit. Une seule couche désigne un crépi(ssage) ou la couche d’accrochage de l’enduit de plusieurs couches (sic). Si le client exige l’application d’une seule couche, la finition de ce crépi sera complétée avec l’utilisation d’une éponge pour la rendre lisse. Sinon le mortier est déposé en talochant à la truelle grossièrement et sera uniformiser avec une truelle de plâtrier pour finalement être rayé au peigne, et permettre d’agripper la seconde couche qui sera le corps de l’enduit et contenant moins de chaux et plus de sable que la première. La dernière couche sera composée d’un lait de chaux appliqué au blanchissoir (pinceau large) que l’on peut teindre dans la masse avec des colorants secs inorganique tel que de l’ocre. Cette étape n’est pas obligatoire pour la longévité et la durabilité du traitement. L’acrylique (latex synthétique) permet aussi un choix de couleur qui ajoute une touche moderne que seuls les puristes refusent comme couche de finition.
-Quelles sont les causes de la déformation d’un revêtement d’enduit calcaire?
Les infiltrations d’eau sont souvent causés par un sol mal drainé en pente inadéquate ou amenant l’eau de drainage vers les murs du sous-sol. Les racines des arbres nobles et matures grandissant prêt des fondations assèchent un terrain argileux : cette déshydratation tasse le sol et forme une pression constante. De plus les plantes grimpantes à l’ombre gardent les surfaces humides. Généralement utile à l’équilibre du taux d’humidité du béton, ce binôme peut engendrer un déséquilibre au printemps et à l’automne en fonction du positionnement du soleil et du vent du nord. De futures sécheresses sont à prévoir (résultant du réchauffement climatique) et auront comme impact majeur dans les régions aux sols argileux, d’affaiblir la structure du sol qui supporte la fondation. Une restauration est impossible à réaliser si la structure repose sur une base instable.
Le décollement ou écaillage est en grande partie causé par des mouvements thermiques dont l’aspect visuelle provoque une apparition de sels blanchâtres (efflorescence). La base des murs est aussi exposée aux chocs mécaniques tels que l’infiltration d’eau provenant du sol par capillarité. Les sels de déglaçage, les insectes et les matières végétales se logeant sous cet espacement accélèrent le processus. Sous l’action du gel, le volume d’espace augmente et fera décoller le substrat. De plus les murs nord-est sèchent moins vite. Lors de transfert thermique et de gels-dégels de plus en plus courant, les murs du sud par contre auront besoin de soin particulier en modifiant la proportion de ciment et en ajoutant des treillis de renfort autour des coupes murales (portes et fenêtres) et au niveau du sol si une inspection d’affaissement (tassement) apparait. Finalement si le coupe-vapeur à l’intérieur du mur est absent ou défaillant, les sels contenus dans le béton migrent vers l’extérieur par osmose, qui ce défini comme un principe physico-chimique qui tend à équilibrer les molécules vers une énergie minimale, et produit un décollement du mur (ou de la fondation) et de sa couche d’ancrage (d’accrochage) : c’est la définition simpliste de l’efflorescence.
-L’inspection et la réparation avant la pose de l’enduit : une étape primordiale.
Le haut du mur et le dessous des fenêtres ont besoin d’un suivi annuel et des corrections constantes. Un mur bombé même légèrement indique une fuite d’eau ou une humidité provenant souvent de l’intérieur. Les variations de température forment des mouvements de contractions et de dilatations de la structure. Ce type de fissuration dite mineure est normal. Un aggravement est dû en grande partie à de l’infiltration d’eau ci haut mentionné et devient une fissure majeur si de plus de 1/8 de pouce (3 mm) et lorsque combiné à un sol instable. Inspecté à temps une réparation ponctuelle (travaux localisés) pourra éviter le détachement (délaminage) du mur et de son enduit. Lorsque l’enduit se gonfle de plus de 40% de la surface d’un mur, celui-ci sera à resurfaçer -ou pire- à reconstruire dans sa totalité. L’application d’un produit élastomère (qui prend de l’expansion) inséré dans les fissures majeures permet bien souvent d’éviter la destruction future du revêtement complet. Une fois les corrections apportées aux fissures et aux pièces de mortier et de béton friable, on peut appliquer l’enduit. Pour un mur demandant une finition d’époque, on étend en final un mélange de chaux donc la recette est simple : une barbotine donc un volume de lait de chaux hydraté avec un volume d’eau. Si on ajoute de la couleur on enlève un peu d’eau que l’on remplace par un latex d’extérieur. Ce produit peut même être installé par temps ensoleillé sur une surface sèche.
Pour conclure, des essais et des études appliquées sont présentement effectués pour quantifier des recettes de mortier à base de chaux modifié au ciment. Elles seront détaillées une fois testées et éprouvées dans un prochain résumé.
Je tiens à remercier l’équipe de maîtres d’œuvre de la région de Québec pour l’expertise et la vulgarisation de cette page d’information. Et comme l’avenir semble nous indiquer qu’une main d’œuvre qualifiée se fera de plus en plus rare, le métier d’artisan cimentier saura je l’espère susciter en vous une passion afin d’en faire une belle carrière d’avenir!
Au XVII ième siècle, les premiers colons s’installent sur la Rive-Nord du St-Laurent à partir de Québec vers Montréal pour y construire leur chaumière avec le bois de défriche. Mal adapté au climat québéçois, la maison de pierre est remplacé peu à peu au milieu du XVIII ième siècle.
Le XIX ième siècle développe un type québéçois de maison rurale par une synthèse d’esprit français de toit à deux versants dont la courbure moins accentuée de style cottage anglais permet un grenier habitable avec lucarnes.
La fertilité de la terre et la famille grandissante amène le nouveau fermier à agrandir l’habitation en apposant à cette fondation actuelle (souvent un vide sanitaire) une seconde structure plus solide, plus creuse et avec une meilleure assise.
Les deux pièces conjointes subissent une détérioration découlant du déplacement naturel de deux masses de poids différents. De plus les siècles fragilisent le béton de l’extérieur vers l’intérieur : des fissures de mouvement se forment et possiblement des infiltrations d’eau dans les murs de pierres.
La restauration FIDÈLE est réservée au puriste avec un budget relatif. Un artisan du béton priorise cette approche concernant une fondation purement d’origine. Ce type d’intervention permet de remplacer les parties friables du solage, de la fondation et de l’assise par des matériaux similaires avec un respect du ratio d’origine: ciment + sable + agrégat et sans ajout de colles synthétiques.
L’artisan-cimentier accorde une valeur historique qui s’harmonise en respectant un développement durable. Lors de la conservation du patrimoine collectif, quatre types d’interventions préoccupent les propriétaires et les autorités concernées : les puristes, les soucieux du confort, ceux qui s’adapte aux compromis et malheureusement le saccage dont les cimentiers et maçons refusent toutes associations.
L’intervention SOUCIEUSE par contre implique un chantier d’envergure ou seul le respect des volumes et des dimensions actuelles sont maintenues. Le confort prime avant tout et la part de l’artisan se limite à de la consultation en sous-traitance sous la supervision d’un entrepreneur-général, d’une équipe d’ingénieur et d’architecte.
Le troisième type d’intervention est un compromis dit : D’ADAPTATION. Les points positifs sont l’esthétique de l’ensemble, le confort relatif et des délais de réparation raisonnable. Le substrat sera alors modifié avec les techniques modernes afin d’apprêter une isolation efficace.
Cette intervention respecte les valeurs de développement durable et d’esthétique par une isolation intérieure. Le confort est amélioré et le cachet historique est temporairement ‘’prolongé’’. Les travaux demandent une équipe réduite et spécialisée ce qui réduit la pollution par le bruit.
Les matériaux utilisés sont des dérivés de pétroles; cela semble non écologique mais sa force première est d’être quasi indestructible. Le POLYSTYRÈNE est surtout utiliser sur des surfaces planes et le POLYURÉTHANE GICLÉ sur des surfaces difficilement accessibles et mal aplanies. Ce dernier est plus efficace sous l’effet de forte humidité.
En conclusion, pour permette la bonne respirabilité du béton frais ou ancien, il est impératif d’isoler qu’un seul côté du solage ou du mur. Ainsi aucun espacement n’est nécessaire entre la fondation et l’isolant installé. La résistance thermique recommandée doit être d’au moins R-12.
Références: Les amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec.